’Je suis Mangalmé’’…  Oh !!! à un moment on ne voyait que ce slogan que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur des tee-shirts. La tension était à son comble et toute la province était dans un état de panique totale !! les autorités ne savaient ou donnaient la tête. Des sorties médiatiques de soutien par ci, des manifestations pour demander l’intervention de l’autorité par la……. Tous n’avaient qu’un seul but : mettre fin aux conflits armés intercommunautaires entre Moubi et Arabes qui ont fait perdre au Guéra une multitude de ses précieux fils et filles ainsi que ses ressources.

En effet, ces conflits meurtriers qui a endeuillé la population Guéroise pendant plus de deux ans a pris fin grâce à l’intervention de l’Etat, de différents organes et surtout d’une couche sociale très influente et présente au Guéra : LES JEUNES. Ces dignes fils et filles de la province ont joué un rôle essentiel dans la paix ainsi que dans la résolution et la prévention des conflits. Cette jeunesse s’est impliquée dans une activité visant à résoudre ces conflits et à renforcer la cohésion sociale. Ces efforts ont exploité le talent et la créativité de cette jeunesse, et les ont canalisés afin de reconstruire les liens sociaux, d’encourager le dialogue et de faciliter l’apaisement et la réconciliation.

  Celle qui a été la plus marquante est l’initiative de l’Association des Jeunes du Guéra (AJEG) qui a impliqué la sensibilisation et ces efforts ont favorisé la confiance mutuelle. L’honneur nous a été fait d’avoir une entrevue si enrichissante avec le Coordonnateur Provincial de ladite association pour s’imprégner de l’implication des jeunes Guérois et Guéroises plus communément appelés ‘’hadjaraï’’ dans la résolution des conflits à Mangalmé.

« Comme toutes les autres associations, l’Association des Jeunes du Guéra (AJEG) qui regroupe tous les jeunes du Guéra a pour objectif de consolider et développer l’unité nationale, la solidarité et l’entente entre les jeunes. Aussi, elle a pour but de promouvoir l’éducation des jeunes et de combattre l’esprit de division sous toutes ces formes » Bichara Abdoulaye, Coordonnateur provincial de l’AJEG.

Dans le cadre de leur projet intitulé « Jeunesse ! Paix et Développement » ils ont fait une descente à Mangalmé pour animer de sensibilisation sur la paix et la cohésion sociale. Les cibles de leur projet étaient les jeunes et les femmes comme vecteurs et gages d’une paix durable. Ils ont expliqué de long en large l’importance de la paix dans la commune de Mangalmé qui était sous de vives tensions et conflits armés intercommunautaires ayant causé plusieurs morts, blessés et pertes depuis plus de trois ans. La paix et la cohésion sociale ont été les deux mots si importants et solutions préconisés par l’AJEG à travers leur message et leur appel au cessez-le-feu !  Ils ont envisagé les mécanismes de prévention et de résolution de conflits comme la médiation entre les parties prenantes ; mécanismes qu’ils ont partagés avec les Moubi ainsi que les Arabes.

Aujourd’hui les jeunes jouent un rôle capital dans la prévention et la résolution des conflits, heureusement au Guéra les jeunes sont impliqués et considérés dans tous les comités de crises que l’on compose.  Ceci relève de son dynamisme et son abnégation dans la consolidation de la paix au Guéra en général et Mangalmé en particulier. Le résultat a été très soutenu et apprécié par tout le monde ; les parties prenantes ont salué l’effort fourni par l’AJEG et ont été très réceptives et participatives à la sensibilisation « L’apport de la jeunesse est indispensable et crucial dans toutes les instances » a soutenu le Coordonnateur provincial, Monsieur Bichara Abdoulaye.

Cette initiative prise par l’AJEG est à saluer ! elle n’a fait que confirmer ce que d’aucuns le murmuraient dans leur causerie et ce que d’autres pensent être les seuls à le remarquer : la jeunesse Guéroise a pris conscience de son importance indispensable dans le processus de la paix dans la province ! « Cette activité que l’AJEG a mené a permis de mieux comprendre les enjeux de la consolidation de la paix à Mangalmé » soutient le célèbre journaliste Yohane Djimet Djibrine.

Désormais, ayant laissé toutes discrimination de tous genres de côté, les jeunes du Guéra se lèvent d’un seul chœur, ayant pour arme la sensibilisation, et surtout l’appel à la paix et la vraie réconciliation des jeunes du Guéra car ils  savent  désormais que c’est la seule issue pour un Guéra plus fort !!!! unis et prêts pour le développement de la province du Guéra et la réduction de toutes inégalités et la valorisation des filières porteuses de la province et par la même occasion la réduction du chômage.

Billet signé par Nadjmalkher Veronique Ratoun, blogueuse volontaire